jeudi 18 mars 2010

Une famille décimée dans la paroisse Saint-Roch de Québec

Premier message d'une série de deux.

Le 17 mars 2010, l'historien David Vachon a prononcé une conférence devant les membres de la Société de généalogie de Québec et intitulée Homicides à Québec entre 1880 et 1930.

Dans ses propos, il a fait allusion à une dizaine de cas d'homicides perpétrés dans la ville de Québec durant cette période. Ayant noté la date de ces événements et le nom des victimes, nous avons vérifié dans les registres de l'état civil si la raison de leur décès avait été notée dans leur acte de sépulture et la façon dont elle a été libellée.

Une telle vérification nous semblait intéressante comme les cas d'homicides résultent d'actes de violence. Loin de nous l'idée que les registres de l'état civil constituent une source première à cet égard; par ailleurs, nous pouvons peut-être y trouver là un «regard» autre que celui des acteurs du secteur de la justice ou des journaux.

On se rappellera que la réglementation n'oblige nullement d'inscrire dans le registre de l'état civil la raison d'un décès. Et si cette dernière est indiquée, cette mention relève de la discrétion du curé de même que la façon de le faire.

Nos vérifications ont permis de repérer deux actes de sépulture intéressants à cet égard et qui feront l'objet de commentaires spécifiques dans des messages différents.


Les registres de la paroisse Saint-Roch de Québec pour le 18 juillet 1890 font état de l'acte de sépulture suivant :

«S - 363 - 364 - 365 - 366 - 367- Pierre L Maranda epoux - 40 ans. Euphrasie Duquet epouse - 42 ans. Ormida -15 ans. Alphonse - 8 ans. Zélia - 5 ans.

Le dix-huit juillet mil huit cent quatre vingt dix, nous prêtre soussigné avons inhumé dans le cimetière Saint Charles les corps de Pierre Louis Maranda, meublier, âgé de quarante ans, de son épouse Euphrasie Duquet, âgée de quarante-deux ans, et de leurs trois enfants, Ormida âgée de quinze ans, Alphonse âgé de huit ans, et Zélia âgée de cinq ans tous cinq victimes dune incendie, le dix-sept de ce mois, dans cette paroisse, comme il appert par le certificat du coroner. Présents : Joseph Parent, soussigné, et Siméon Forgues qui n'a su signer. Lecture faite.
Jos. Parent L. D. Guimont ptre
».


Faire mention de ces cinq sépultures dans un acte unique s'explique vraisemblablement par le fait qu'il s'agit là des membres d'une même famille et qu'une notion de drame humain y est associée.

Noter que le rédacteur précise qu'ils sont morts à la suite d'un incendie mais sans qualifier ce dernier de criminel; par ailleurs, cette dernière information n'était peut être pas connue du coroner au moment de la rédaction de son certificat.


[Summary :
The church record for the burying of five members of a same family in Québec, Québec.]

Aucun commentaire: