lundi 30 avril 2007

Les limbes sont disparus

Ces derniers jours, les agences de presse ont fait état que l’Église catholique a enterré le concept des limbes. Il ne s’agit plus maintenant que d’une hypothèse théologique et non une vérité de la foi. On se rappellera que, selon la tradition, y erraient les âmes des enfants décédés sans avoir été baptisés.

Au Québec, ce concept s’est traduit dans les registres de l’état civil par l’ondoiement de plusieurs enfants. À la naissance et lorsqu’on estimait que l’enfant était en danger de mort, l’ondoiement était pratiqué i. e. un baptême réalisé d’urgence où seule l’ablution est faite, sans les rites et prières habituelles. Lors du baptême ultérieur d’un tel enfant, le prêtre officiant précisait dans l’acte qu’il avait «…suppléé aux cérémonies du baptême».

Ces dernières années, le baptême des enfants est réalisé plusieurs jours ou semaines après la naissance, ce qui explique la rareté des ondoiements pour cette période.


[Summary :

According to the Catholic Church, the limbo are gone. That notion refers to provisional baptism, a practice found in many Quebec’s church records when adults had reasons to believe that the newborn baby was going to die.]

dimanche 29 avril 2007

La normalisation des patronymes

La consultation des registres de l’état civil, des répertoires et des bases de données met en lumière une situation assez fréquente : la diversité de la graphie des patronymes dans plusieurs documents est telle qu’elle incite les chercheurs à les normaliser.

L’exemple suivant illustre ce genre de situation de manière éclatante : dans l’acte de mariage de Dominique Cayouette et d’Adélaïde (Phocas dit) Raymond célébré à L’Isle-Verte (St-Jean Baptiste), le 6 février 1866, on rencontre les variations suivantes pour le patronyme de l’époux : Caiouette dans l’acte et, parmi les signatures, Cayouette, Cayoutte, Caillouette, Cayouët [point sur le y] et Caillouiet!

Quiconque doit transcrire cette information dans un document (une liste, un répertoire, une base de données…) doit s’interroger sur la variante du patronyme qu’il utilisera. Cette opération est loin d’être neutre : un mauvais choix à cette étape peut avoir comme conséquence qu’un chercheur plus tard ne pourra retrouver l’information.

Ce cas est bien sûr exceptionnel et le patronyme en cause a subi au fil des ans et subit encore des modifications nombreuses. Par ailleurs, pour quiconque connaît l’histoire de cette famille et les variations de son patronyme, aucune de ces six variations ne doit être retenue.

Une des façons alors de procéder à une normalisation et qui présente des aspects intéressants consiste à conserver la variation rencontrée en indiquant à côté et entre crochets la graphie actuelle.

Lorsqu’une normalisation doit être effectuée, il est impératif d'indiquer clairement qu’une telle opération a été menée, les critères utilisés et les raisons qui l’expliquent.


[Summary :

Family names are diverse and they are written in numerous ways. In a marriage church record, six variations are found within members of the same family. How choose a variation for a genealogical research? Suggestions are made how to handle that kind of situation for a family researcher.]

samedi 28 avril 2007

Une poursuite armée sur la côte ouest

Le recours à un moteur de recherche de type Google permet à l’occasion de trouver de l’information relative à un descendant.

Dans le présent cas, il s’agit d’un incident impliquant un navire de patrouille de la Garde côtière américaine (Coast Gard) dans ou près du Wampas Channel Islands National Marine Sanctuary.

Le contexte : au mois de novembre 1926 en pleine prohibition, un navire rapide (le Grey Ghost) tente de faire entrer de la boisson de contrebande aux États-Unis près de l’île Santa Cruz au large des côtes du sud de la Californie. L’un des marins impliqués est Edward O. Caliouette; ce dernier est membre de la sixième génération des descendants de Gilles Caillouet. De tels incidents mettent du piquant dans une histoire de famille.

Voir le lien suivant pour connaître les détails de cet incident :
http://www.cinms.nos.noaa.gov/shipwreck/dbase/cinms/wampas1.html


[Summary

On November 1926 during the Prohibition, a Coast Guard’s patrol boat shooted and sank a fast motorboat The Grey Ghost loaded with contraband alcohol. One of Gilles Caillouet’s descendants manned the machine gun used.]

vendredi 27 avril 2007

La base de données Les centenaires

Depuis décembre 2006, cette base de données est accessible sur le site de la Société de généalogie de Québec.

Elle présente des caractéristiques intéressantes :
- elle s’inscrit dans la foulée des travaux de Jacques Saintonge sur cette problématique;
- elle contient déjà 8 125 entrées sur des personnes de 99 ans et plus;
- l’information relative aux centenaires permet de les identifier correctement; [nom et prénom; sexe; état civil (marié veuf, célibataire, religieux); nom des parents; nom du conjoint; date de naissance et de décès; lieu de décès et de la résidence]
- les chercheurs internautes peuvent l’alimenter en utilisant un formulaire en ligne [ce qui n’en fait pas pour autant «un site interactif»!];
- une mise à jour annuelle est prévue.

Bref, un lieu unique rassemblant de l’information disponible auparavant façon éparpillée [notices nécrologiques; revues; Groupe Nécro …].


Fruit du travail de Roland Grenier et de Gaby Carrier, il s’agit là d’une base de données bien pensée, au format fonctionnel et qui mise sur la collaboration des chercheurs pour son développement. Elle deviendra rapidement incontournable pour les recherches sur cette thématique. Enfin, son avenir est assuré en raison de l’augmentation constante de l’espérance de vie.

Pour plus de détails, consulter l’article de Roland Grenier intitulé Les centenaires québécois et francophones hors Québec dans L’Ancêtre, numéro 277, volume 33, hiver 2007, p. 151-153.

[Summary :

Since December 2006, a new database is accessible online on hundred years old persons in Québec. Researchers are welcomed to provided additional information to that well organized, interesting and useful database; a form is provided.]

jeudi 26 avril 2007

Le piano d'Éliza

La recherche sur une famille permet parfois de tomber sur une information qui ravive en nous de vieux souvenirs riches d’émotions.

Le texte du contrat de mariage de mes grands parents paternels, J. Léo Cayouette et Éliza Daigneault passé, le 21 mai 1894 devant le notaire J. Azarie Archambault de Sherbrooke, précise notamment que :
«Les biens de la future épouse consistent …en un piano manufacturé par Stevenson
& Co de Kingston
…».

La mention d’un piano dans un tel contrat n’est pas fréquente. Il s’agit d’un bien dispendieux et dont les dimensions imposantes ne permettent pas de passer inaperçu. Par ailleurs, ce texte ne fait pas mention de ce qui, à mes yeux, a toujours fait sa particularité et sa richesse : sa forme rectangulaire!

Je me rappelle fort bien avoir vu ce piano autour de 1950 dans la maison de mes grands parents à Bromptonville où il trônait dans le salon à gauche de l’entrée. Sa vue m’avait alors fortement étonné et impressionné. C’était la première et la seule fois que je voyais un tel piano.

Plusieurs années plus tard, mes recherches sur la famille ont permis d’obtenir des précisions additionnelles touchant ce piano. Mes tantes Marie-Anne et Marie-Louise l’ont utilisé fréquemment; il a probablement été à l’origine du fait que la première a été un professeur de piano sa vie durant. Je soupçonne ma tante Thérèse d’en avoir jouer également.. De la musique en feuilles et plusieurs notes manuscrites en témoignent.

La chance nous permet d’obtenir parfois des informations permettant de conforter des souvenirs d’enfance, ce qui nous invite à poursuivre notre démarche en espérant faire d’autres découvertes analogues.


[Summary :

In my grandmother’s marriage contract dated May 21, 1894, a mention was made of a piano manufactured by Stevenson & Co of Kingston (Ontario).

For a children, the sight of that piano was impressive because of its rectangular shape! That piano was played by two of my aunts; an emotional memory from childhood.]

mercredi 25 avril 2007

La formation : un trou noir de besoins

Dès la création des sociétés de généalogie au Québec, de la formation a été offerte à leurs membres. Elle a pris la forme de conférences ou encore d’ateliers animés par les chercheurs plus chevronnés. Cette décision était tout à fait appropriée; il s’agissait de faire en sorte que les chercheurs soient mieux préparés pour leurs travaux de recherche. Elle s’inscrivait également dans le cœur même de la mission d’une société.

Actuellement, la plupart des sociétés de généalogie offrent encore de la formation et selon des formes assez semblables : conférences, ateliers de base ou spécialisés, et activités de sensibilisation grand public. Curieusement, le recours de plus en plus répandu à l’informatique et l’usage d’Internet a multiplié les besoins de formation chez les chercheurs même les plus anciens. L’utilisation d’outils de plus en plus sophistiqués et la présence en ligne de diverses bases de données créent des possibilités de formation encore plus nombreuses qu’auparavant. Sur un autre plan, l’abondance de l’information et sa plus grande accessibilité font également en sorte que, pour les chercheurs nouveaux dans le domaine, la nécessité de repères et de balises s’impose encore davantage.

Pour les sociétés de généalogie, ce créneau de leurs activités offre des opportunités très grandes et leurs membres sont en attente en cette matière. Il suffit d’offrir à ces derniers une offre diversifiée de formation à un coût raisonnable et la clientèle est assurée. Dans ce domaine, la clé de la réussite est de pouvoir compter sur des animateurs.


[Summary :

All genealogical societies offer some kind of formation : mostly workshops or lectures. The widely use of computers and the Internet have increased the needs in formation even with long time researchers. Guidelines and landmarks are more required than ever.

For genealogical societies, formation offers greats and numerous opportunities for development; they only have to offer diversified activities at a reasonable cost and the researchers will attend.]

mardi 24 avril 2007

Le silence de BAnQ

Le 31 janvier 2007 a notamment été l’occasion de souligner l’anniversaire de la création effective de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).

Plus d’un an après la sanction de sa loi constitutive, le silence règne encore à BAnQ. La direction n’a toujours pas fait connaître sa vision en ce qui concerne la généalogie et l’histoire de famille, et l’approche qu’elle privilégie pour ce créneau de son mandat. Pourtant, les interrogations ne manquent pas et ce sur divers plans comme, par exemples :
- Quelle est la place de la généalogie et de l’histoire de famille dans cette institution?
- De quelle façon l’accessibilité aux ressources sera favorisée?
- À la suite de la création d’un pôle d’excellence en généalogie au centre régional de Montréal, les ressources requises sont-elles disponibles pour en assurer le maintien et le développement? Et les effets sur les huit autres centres régionaux? Sur les sociétés de généalogie avoisinantes?
- Le Portail sera-t-il revu pour faciliter la recherche?
- Comment se positionne BAnQ au regard des nombreuses bases de données en ligne?
- ...

Le 29 mai 2004, la présidente-directrice générale, Mme Lise Bissonnette, a prononcé une allocution au 33e congrès de l’Association des archivistes du Québec. Il semble bien que c’est trop lui demander de faire de même avec les chercheurs en généalogie et en histoire de famille. Par ailleurs, la Fédération des sociétés de généalogie du Québec aurait pu lui adresser une invitation en ce sens. Après tout, plus de 80 % des personnes qui fréquentent les salles des neuf centres régionaux de BAnQ proviennent des sociétés membres de la Fédération. Ce n’est peut-être pas assez et, comme dans le sport, il faut peut-être viser 110 %!


[Summary :

Since the creation of Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) on January31st, 2006, the vision, the priorities and the resources in Genealogy and Family history are unknown to researchers.

The silence of Chair and Chief Executive Officer, Ms Lise Bissonnette, on these matters is amazing when you know that more than 80% of visitors in the nine regional archives centers are genealogists and family historians.]