De tels actes qui attirent l'attention en raison de leur
caractère particulier se retrouvent tant dans les registres catholiques que
dans les registres autres que catholiques.
La plupart du temps, le texte de l'acte de sépulture fait
référence au verdict rendu par le coroner et mentionne le permis d'inhumer émis
par ce dernier.
Les formulations utilisées dans ces actes bien que
différentes [mention ou non des circonstances ou du moyen utilisé...] se
ressemblent dans les grandes lignes; à titre d'exemples :
«…qui s’est suicidé l’avant-veille dans un moment d’aliénation mentale…»
«...sous l'influence de la folie...»
«…destroyed himself in a fit
of lunacy…»
«…suicidé par strangulation dans un moment d’aliénation mentale…»
«...décédé…(par suite d’une strangulation
dans un moment de folie au terme du certificat de décès du coroner…)»
«…committed suicide while drunk in the
North Bay jail…»
«…committed suicide with Paris green...»
«…Que le dit...est mort par un coup de révolver que le défunt s’est tiré
lui-même dans un moment d’aberration mentale causée par l’usage immodérée des
boissons enivrantes...»
«…died (from throwing himself out a window
in a fit of lunacy)…»
«…destroyed himself in a fit of lunacy…»
«…died (in consequence of wounding himself)…»
«…shot himself (upon guard) in a fit of
lunacy…»
«…Carpenter on board of the Ship
Othello…not being in his right sense’s hanged himself in the house of...»
«…not being of sound mind &
understanding but lunatic, was found dead
suspended by the neck in an outhouse adjoining to his dwelling…»
«…Committed suicide by shooting himself
with a revolver…»
«…Peddlar…threw himself from a Horse boat
into the River Saint Lawrence, by which he was unfortunately drowned…»
«…Captain…by hanging himself by the neck on
board of his ship…»
«…qui s’est suicidé le dix du présent mois, en se coupant la gorge
avec un couteau, par suite d’aliénation mentale comme il apert par le rapport
des jurés ad hoc…».
Dans le cas de l'Église catholique, il faut se rappeler que
le Rituel de Québec fait état que :
«On doit refuser la sépulture
ecclésiastique à plusieurs sortes de personnes
…
5. A ceux que se sont tuez par colere ou par desespoir…» [page 291].
En dépit de cela, plusieurs de ces actes de sépulture font
état que l'inhumation de la personne défunte a été faite «dans le cimetière» et
non dans la partie non consacrée. Ces actes partagent tous la particularité de
mentionner que le geste a été posé dans un moment d'aliénation mentale [à titre
d'exemple, voir le billet intitulé Un
drame horrible à Princeville et publié le 24 février 2012 sur ce blogue].
Il faut voir là un cas d'exercice de la discrétion du curé qui connaît cette
dame et sa famille, et qui ne se résigne pas à enterrer la personne défunte
dans la partie non consacrée du cimetière.
La discrétion d'un curé peut s'exercer de diverses autres
façons : dans certains actes de sépulture, le texte fait état d'une mort
accidentelle alors que le verdict du coroner est un suicide par pendaison. Dans
un autre acte de sépulture, le curé formule une hypothèse de suicide différente
du verdict du coroner : «…(Il appert par l'enquête du coronaire que le défunt est tombé
accidentellement dans un puit ou plus probablement s'est suicidé en se jetant
dans le dit puit etant depuis au delà de dix ans, sous l'influence d'une
pénible aliénation mentale.)».
[Summary :
Some brief notes
about church records in Québec pertaining to the burying of persons who
committed suicide.]
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire