Éléments de contexte
- La réglementation ne prévoit nullement la mention de vêtements dans les actes des registres de l'état civil. De fait, les seules mentions dans les actes sont faites dans le contexte particulier de l'identification des corps de personnes décédées. Cette situation explique le petit nombre d'actes concernés;
- ces mentions touchent surtout des hommes, notamment des militaires pour qui l'identification du régiment est parfois possible, moins les femmes et les jeunes enfants, et jamais les bébés même trouvés ou abandonnés;
- il faut rappeler que les gens ne «s'habillent» pas avant de mourir, aussi les indications fournies portent sur l'habillement de tous les jours;
- à noter le caractère éphémère de l’information : les vêtements se dégradent avec le temps et, à un moment donné, ne sont plus utiles pour identifier un corps. Par ailleurs, un vêtement se conserve plus longtemps que le corps qu’il habille.
Quelques caractéristiques de ces mentions :
- elles sont la plupart du temps brèves et font état de peu de précisions si l'on fait exception du type de tissu ou de la couleur; l'information est ordinairement tirée du texte du certificat délivré par le coroner. Le cas du corps d'un soldat du régiment de Berry constitue une exception notable à ce chapitre [voir le billet publié hier et intitulé Un soldat du régiment de Berry inhumé à l'Île-d'Orléans];
- elles constituent un des éléments permettant d'identifier un cadavre avec la taille, l'âge estimé, la présence de blessures, la couleur et la longueur des cheveux, et le port de la barbe;
- elles ne sont pas répertoriées dans les index ou les répertoires à l'exception notable du Programme de Recherche en démographie historique (PRDH); dans ce dernier index, des cas sont mentionnés où le feu a pris aux habits d'une personne :
«...décédée l’avant veille des brulures recues accidentellement …par le moyen d’allumettes dont le feu a pris à ses hardes...»;
- dans certains actes, l'absence de vêtement est notée :
«...le corps d'un homme trouvé à la dérive tout nu...»; «...une figure humaine sans vêtement...»;
- parfois, le corps est entre autres choses reconnu sur la base des vêtements portés :
«...reconnu par ses ardes...».
Les vêtements mentionnés dans les actes :
un mantelet [de couverte; de draguet]
une chemise [de toile du pays; de toile Beaufort; de flanelle; présence d'un marque ou non]
un gilet [de peluche; de carise]
une culotte [de coton; de draguet; d'étoffe du pays; de toile de Russie; de toile du pays; d'étoffe ]
des bas [bruns de St Maixaint; gris; bleus; de laine; de fil]
une jarretière
des souliers [de loup marin; de boeuf; de veau; avec des boucles d'acier]
un bostonnais
une coiffe
une veste [de drap; d'étoffe]
des mitasses
un capot [de couverte; de chinchilla; ]
un mouchoir [bleu blanc]
des souliers [sauvage; de peau de chevreuil; de boeuf tanné; des escarpins]
un bonnet [rouge]
une couverte
des guêtres [de malamy]
une bougrine [de calvaude]
un tablier [de cuir]
un caleçon [de flanelle].
Dans certains actes, le prêtre officiant assimile des accessoires ou même des signes de catholicité à des vêtements :
un scapulaire
des pendants d'oreille
une étampe
une perruque
un chapelet retenant des cheveux en cadenette
une ceinture
un ruban
un reliquaire
une raquette.
Des billets publiés sur ce blogue fournissent des exemples d'actes faisant référence à des vêtements; ils peuvent être consultés aux dates suivantes : 19 avril 2008; 20 février, 23 mars, 25, 26 juillet et 21 décembre 2009; 2 mars et 7 juin 2010; 20 juin, 9 et 20 septembre 2011.
[Summary :
Some notes about the mention of clothes in church records in Québec.]