On rencontre parfois des actes multiples qui concernent des personnes différentes, membres d'une même famille ou non. D'autres actes sont de fait deux types d'actes différents [baptême et sépulture; mariage et naissance]. Peuvent s'ajouter d'autres actes relatifs à d'autres événements telle l'exhumation de corps dans des cimetières par exemple.
Quelques éléments de contexte :
- les actes multiples constituent un aspect négligé en généalogie; une situation qui s'explique par le fait que la réglementation ou le Rituel ne prévoit aucune modalité à cet effet; le silence des chercheurs est conséquent
- au sens strict et au plan de la tenue des registres, les actes multiples ne devraient pas exister puisque chaque événement [naissance ou baptême, mariage, décès ou sépulture] devrait idéalement faire l'objet d'un acte spécifique. Sur ce plan, leur création est liée à un contexte particulier; l'inscription de l'information dans le registre est alors laissée à la discrétion du rédacteur et les réponses de ces derniers varient d'un registre à l'autre, à l'intérieur d'un même registre, et d'une paroisse à l'autre
- dans le cas de registres de tradition catholique, une réalité particulière peut également se rencontrer avec le mélange dans un même acte d'un événement d'état civil et d'un autre religieux [par exemple, un acte de baptême qui est également un acte d'abjuration].
Quelques traits d'ensemble ressortent de la consultation des registres de l'état civil :
- les actes multiples ne sont pas très nombreux, les plus fréquents concernent les jumeaux, les triplets...; les registres de tradition catholique en renferment davantage que les autres registres
- ils peuvent concerner tous les types d'acte et l'ensemble de la période couverte par les registres du début de la Nouvelle-France à aujourd'hui; on rencontre également des actes relatifs à d'autres événements dont des exhumations
- le nombre de personnes concernées varie beaucoup de 2, 3, 4 à ..32, 54...
- ils sont caractérisés par une information moins abondante sinon sommaire sur les personnes concernées rendant l'identification de ces dernières malaisée et parfois impossible. En pratique, on peut les considérer comme une suite de plusieurs actes incomplets dans le texte d'un même acte
- ils ne sont pas mentionnés comme tel dans la plupart des index ou des bases de données avec une exception notable, le PRDH, qui fait état que l'on a affaire à un événement commun, une façon de faire tout à fait correcte et fonctionnelle
- le repérage de certains de ces actes nécessite une lecture minutieuse du registre; par exemple, ceux de mariage ou d'une revalidation d'un mariage où un enfant est légitimé
- leur exploitation peut être semée d'embûches et être particulièrement difficile lorsqu'ils concernent des personnes nées de parents inconnus ou des indiens
- le texte de certains de ces actes est court, ou long, sinon très long et son libellé n'est pas «standardisé» puisqu'aucun modèle n'est disponible notamment dans le Rituel pour ce genre de situation; une partie du texte peut même être présenté en points de forme. Les éléments d'identification et de repérage de ces actes varie [l'appellation (B. S.); la numérotation prise en compte ou non; l'absence fréquente de mention du nom des personnes concernées...]
- leur création peut être liée à des tragédies (incendie; naufrage... ), un contexte de maladie contagieuse, des actes de guerre, le baptême en bloc des membres d'une même famille...; on a alors souvent l'impression que le rédacteur veut s'éviter de rédiger une série d'actes très semblables
- la présence d'un acte multiple relatifs à des personnes de familles différentes suscite toujours l'étonnement; par contre, dans le cas de membres d'une même famille et particulièrement d'une mère et de son enfant, certains de ces actes peuvent être interprétés comme des marques d'empathie de la part du rédacteur
- dans certains registres de l'église anglicane, on rencontre des actes de naissance comprenant une brève inscription rédigée ultérieurement et relative au décès de l'enfant; encore là, une lecture de l'acte s'impose pour les retrouver
- leur présence complique singulièrement la rédaction ultérieure d'annotations marginales dans un registre; l'espace étant réduit au regard d'un acte, leur libellé s'en trouve d'autant ardu surtout si le rédacteur veut préciser la personne visée.
[Summary :
Some indications about acts pertaining to different persons in church records.]
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