Les registres de la paroisse St-Pierre de Val Brillant pour les années 1913 à 1940 font état d’une pratique particulière au plan de l’identification des sépultures dans la marge.
Pour chacune des sépultures, il est ajouté, outre les informations habituelles
S,
Sep ou encore
Sépulture, une lettre «
P.» ou un «
G.» de même qu’un numéro séquentiel pour l’une et l’autre.
Éléments de contexte :
- aucune mention ou note n’est inscrite dans les registres qui permettrait d’expliquer cette pratique, ce au début ou à la fin de chacune des années;
- un examen du texte des sépultures concernées fait ressortir qu’un seul élément semble les discriminer : les sépultures d’enfants âgés de 7 ans et moins sont précédées d’un «P.» et celles de personnes de 8 ans et plus sont identifiées par un «G.»;
- cette façon de faire ne remonte pas au début des registres de cette paroisse qui s’ouvrent en 1884;
- comme cette pratique a été conservée durant plus de 27 ans, elle devait s’avérer utile;
- comme on ne retrouve pas une telle situation dans d’autres registres des paroisses de ce diocèse, il ne peut s’agir de l’application d’une directive diocésaine;
- il s’agit d’une pratique trop récente pour figurer dans les Rituels disponibles pour l’église catholique;
- il nous semble difficile de croire qu’il puisse s’agir d’une façon d’identifier deux sections du cimetière ou encore deux cimetières différents; une telle discrimination fondée sur la seule base de l’âge est peu probable et ne tient nullement compte de la présence de lots de famille dans plusieurs cimetières ;
- cette pratique semble avoir été utilisée ailleurs au Québec dans d’autres registres. À titre d’exemple, des sépultures de l’année 1928 de la paroisse St-Jean L’Évangéliste de Macamic [et particulièrement celles des 11 et 22 mars, 4 et 18 avril et 11 mai…].
Pour notre part, nous formulons l’hypothèse suivante : les lettres «
P.» et «
G.» font référence au type de fosse requis pour enterrer la personne décédée. Alors, «
P.» fait référence à une petite fosse et «
G.» à une grande fosse. De ce point de vue, le registre de l’état civil sert également d’outil de gérance du cimetière de la fabrique; et la différence de coût impliqué, notamment au temps où les fosses étaient creusées à la main et force de bras, va dans ce sens.
Nos remerciements notamment à Sylvain Gosselin, Roland Grenier, Guy Parent et Louis Richer pour leur collaboration dans le traitement de ce dossier.
[Summary :
A peculiar way to identify the buryings in Val Brillant, Québec.]