Hier soir lors de la tenue de l’assemblée générale annuelle de la
Société de généalogie de Québec (SGQ), il a notamment été fait mention d’une baisse des effectifs de 133 membres, soit près de 8 %.
Il y a lieu de mettre à la fois cette information en perspective et d’en établir la portée réelle pour la Société.
Tout d’abord, cette baisse a vraisemblablement été accentuée par le fait que, en en raison de la tenue du
Congrès de juin 2008, aucune opération de rappel téléphonique n’a été effectuée auprès des membres de l’an dernier qui n’ont pas renouvelé leur carte de membre. Cette décision coûte cher, car il y a fort à parier que certains membres ont alors été perdus pour plusieurs années.
Cette baisse s’inscrit également dans un mouvement d’ensemble qui a affecté la plupart des sociétés de généalogie au Québec, ce depuis les dernières années. Sur ce plan, il n’y a pas lieu de se montrer surpris.
La portée de cette baisse de l’effectif est lourde de sens. Pour la SGQ, il s’agit là entre autres choses d’une baisse de revenus qui pourra se traduire par une baisse de fréquentation de son local. Plus encore, il s’agit possiblement d’une occasion manquée de renouvellement, les membres dernièrement admis étant plus jeunes et pouvant apporter un dynamisme nouveau, de nouvelles interrogations et des manières de faire différentes.
La véritable portée de cette situation est de créer un effet salutaire : elle force une société de s’interroger sur sa raison d’être et la manière dont elle s’acquitte de son mandat. Le contexte actuel de la généalogie aux prises avec les développements constants de l’informatique et de l’Internet rendent cette exercice encore plus actuel.
Fondamentalement, une société est un regroupement de chercheurs qui, ensemble et dans un contexte d’entraide, se donnent des moyens et des ressources pour faire de la recherche. Deux éléments sont à la fois clés et propres à une société : l’information et la formation. De notre point de vue et un peu curieusement, l’univers et le contexte actuels de la généalogie au Québec font en sorte que ces deux éléments sont à la fois encore plus importants qu’auparavant.
Nous ne traiterons pas ici de l’offre de formation qui est nettement sous développée par rapport aux besoins des chercheurs.
Attardons nous sur le cas de l’information en généalogie au Québec qui circule peu, pas ou mal et ce dans un contexte où un chercheur en ligne est submergé d’informations.
L’information peut être véhiculée de différentes façons :
- l’information brute (tel source existe…)
- l’information décrite (son organisation générale, ses
caractéristiques…)
- l’information commentée (ses forces, ses faiblesses, sa pertinence, sa fiabilité, la possibilité de la croiser avec d’autres…).
Lors d’échanges avec d’autres chercheurs, je cite souvent le cas de l’instrument de recherche
Voici ma famille, un moteur de recherche fédérée mis en ligne en octobre 2007 par
Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) [voir les messages publiés les 18 octobre et 31 décembre 2007]. Je suis toujours sidéré de constater que, dix mois plus tard, un membre de la SGQ n’a pas encore été informé pas sa société de l’existence de cet instrument de travail particulièrement utile pour les histoires de famille. D’autres exemples analogues pourraient être cités dans le même sens.
Une société de généalogie se doit d’être
un courtier de l’information; elles doit en transmettre à ses membres, en relayer d’autres, commenter celle disponible, en évaluer la pertinence pour la recherche, suggérer une exploitation efficace... En d’autres mots, elle se doit notamment
de répondre aux besoins de ses membres pour des repères et des balises, et elle est seule capable d’y répondre d’une manière adaptée. De fait, il s’agit là d’un créneau de développement qui lui est propre.
Bref, le contexte actuel force un recentrage des sociétés de généalogie sur leur mandat. C’est là une excellente chose et pourra permettre d’éviter à certaines d’entres elles des dérives inutiles comme de se lancer dans l’héraldique.
[Summary :
Some thoughs on the decline of the membership of genealogical societies in Québec.]