Ce registre est identifié La desserte des Chinois, Montréal 1918.
Accessible
sur le site de BAnQ où il a été versé par le DEC ; il s’agit de la copie civile
de ce registre, celle qui l’on doit consulter car elle a pu avoir été modifiée
par le protonotaire du district de Montréal ou le DEC qui l’a indexée et en a déterminé
les prénoms usuels. Noter que la copie religieuse de ce même registre n’est pas
accessible en ligne.
Commentaires :
-
Ce registre compte quatre feuillets et un
nombre réduit d’actes soit 22 numérotés de baptême [dont
2 «dangereusement malade» et un autre
«in articulo mortis», 5 baptêmes
faits sous condition d même que 5 ondoiements].
- Le
certificat d’authentication daté du 26 avril 1918 fait état que ce registre a
été présenté par le Révérend Roméo Caillé de la desserte des Chinois de
Montréal qui signe «desserv.».
- Les deux premiers actes datés du 18 mars 1918
et les deux actes suivants sont antérieurs à la date du certificat
d’authentication !
- Contrairement
à un registre d’une paroisse, d’un établissement ou d’un cimetière, la
clientèle visée est dispersée.
- Au
verso de premier feuillet, on peut lire l’annotation manuscrite suivante :
«Naissance Indexé par Mme N
Bellavance» ; on ignore de quelle façon l’indexation a été effectuée et à
quel endroit les résultats ont été placés.
- Des interrogations s’imposent
: le Directeur de l’état civil (DEC)
a-t-il indexé le contenu de ces actes, et dans l’affirmative, de quelle façon,
lui qui met notamment l’accent à juste titre sur la date de naissance d’une
personne ? Des démarches ont-elles été entreprises en vue de pallier à la
pauvreté des informations de ces actes ? De la façon dont le DEC gère l’accès à
son registre et garde pour lui sa façon de travailler, la réponse à ces
interrogations sera connue dans 82 ans.
- L’identification des personnes est fort
incomplète ; les
éléments présents sont : le
nom de la personne, parfois son adresse
civique ou celui du lieu de l’événement, le lieu de la naissance est fort
imprécis [«né en Chine»], et l’âge
parfois approximatif [«âgé d’environ
vingt-trois ans»].
- Il
y a lieu de noter l’absence d’informations généralement présentes dans de tels acte
dans une copie civile ou religieuse, dont le nom des parents ou du conjoint, le
cas échéant ; le lieu de naissance est imprécis, la plupart des actes de
baptême ne font pas mention de parrain ou de marraine [seul le premier acte
fait mention d’un parrain et d’une marraine et le second d’un parrain seulement]
!
- Notons
également l’absence de mention de la présence d’un témoin autre à l’exception
de «Sœur Sr. Pierre Claver, des Sœurs
Missionnaires de l’Immaculée Conception.», et la mention de deux professions
«barbier» et «buandier». En résulte des actes brefs, certains ne faisant que
trois ou quatre lignes.
-
Outre le Révérend Roméo Caillé, un évêque
auxiliaire de Montréal pour les deux premiers actes et un
Sulpicien ont rédigé des actes.
- Aucun
examen de conformité n’a été effectué par le protonotaire.
- Les
registres des années 1919 et suivantes ne sont pas accessibles en ligne. Si
l’on alloue une année à BAnQ pour assurer le traitement archivistique approprié
après le dépôt de la copie civile, comment peut-on justifier le retard de plus
de 4 ans à mettre en ligne les images de ces registres ? Noter que ce délai a augmenté
ces dernières années. Gardienne de ces registres, il s’agit là d’une situation
pour le moins incongrue et gênante pour cet organisme.
-
Le lieu des événements varie
[«Académie Commerciale du Plateau» ; «Hôpital Chinois» ; l’adresse civique de
baptisé ; «Hopital d’Urgence Meurling», dans ce dernier cas, il s’agit
plutôt d’un refuge].
- Une
comparaison de la tenue de ce registre avec celle du registre de la Mission
chinoise de Québec pour les années 1930 fait ressortir l’énorme différence sur
ce plan, ce dernier étant nettement plus conforme aux exigences de l’église
catholique pour cet aspect.
Au net, un registre qui pose des défis importants et
nouveaux pour son exploitation et la recherche. Et qui ajoute un brin de
diversité à la réalité des registres catholiques trop souvent qualifiée d’uniforme.
Pour qui s’intéresse à la notion de registre, à celles d’acte incomplet et
d’indexation, le contenu de ce registre fournit de nombreuses pistes de
réflexion intéressantes.
Note :
Ce
billet sert de documentation à une présentation Powerpoint comprenant douze diapositives.
[Summary :
Some comments pertaining to the keeping of a catholic
church record for the Chinese in Montréal, Québec.]
Il
ne faut pas se fier à la liste des fichiers de BAnQ qui annonce • 1918 (Pas de registre) !