mercredi 10 novembre 2010

Un épisode de la rivalité entre l'église et l'état

Les registres de l'Hôtel-Dieu de Québec pour le 20 janvier 1741 font état de l'information suivante relative à la tenue des registres de cet établissement :

«Jusqu’a ce jour nous avions tenu ce Registre Mortuaire ainsy que nos reglements le prescrivent, mais en 1741 pendant la vacance du siege de Quebec, Mrs de lofficialité nous proposerent d’abord de faire deux Registres chaque année, qui fussent paraphes de Mr le Lieutenant General et que nous remettrions un au Grefe pour la sureté des actes publics qu’on peut en tirer, selon le besoin des familles qui y sont interpellées. Cela nous parut juste, mais comme nos usages sont differents, nous demandâmes que pour faire ce changement, on attendit l’arrivée du nouvel Evêque qui ne pouvoit tarder que quelques mois. Ces Mrs n’eurent aucun égard a nôtre reponce, et le vingtieme de janvier de cette même année, ils nous firent notifier par un Ecclesiastique l’ordonnance qu’ils avoient renduës a ce sujet le treizieme du dit mois, a laquelle nous sous sommes conformées, pour l’avenir».

En filigrane des registres de l'état civil se profilent divers épisodes de la rivalité entre le pouvoir de l'état et celui de l'église; la présence d'un procès-verbal dans la copie civile des registres en constitue l'exemple le plus connu et le plus frappant. Soucieuse avec raison de préserver son autonomie, l'église catholique a toujours veillé au grain en cette matière. L'exemple ci-haut illustre à sa façon cette rivalité telle que vécue dans un établissement qui relevait de l'église catholique.

Pour mémoire, l'évêque de Québec dont l'arrivée est attendue est Henri-Marie Dubreil de Pontbriand qui sera évêque de 1741 à 1760; il succèdera à François-Louis de Pourroy de Lauberivière qui fut évêque de 1739 jusqu'à son décès en 1740.


[Summary :

A revealing note about the church record's register in Hôtel-Dieu, Québec.]

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