Ces derniers jours, les membres de la Société de généalogie des Cantons-de-l’Est (SGCE) ont reçu par courriel un sondage portant sur le sujet mentionné en titre. L’objectif mentionné par cette société est de mieux connaître les besoins de ses membres de façon à élaborer les programmes de formation à venir.
Une opération pleine de sens qui devrait être imitée par d’autres sociétés. La rédaction de ce billet s’inscrit dans la foulée de la réception de ce courriel.
Il y a lieu de souligner la grande diversité[1] actuelle de l’offre de formation dans les diverses sociétés de généalogie tant en nombre que par les sujets couverts. Et le fait que certaines sociétés n’offrent pas de formation devrait préoccuper la Fédération québécoise des sociétés de généalogie (FQSG) ; cette situation est malsaine.
Les besoins en formation varient beaucoup selon qu’un chercheur débute sa recherche ou la poursuit depuis quelque temps. Il va de soi qu’une offre de formation doit inclure des ateliers d’initiation portant sur la démarche, les sources disponibles, les acteurs du milieu…. Par ailleurs et dans un contexte où la plupart des chercheurs consacrent de plus en plus de temps à la recherche en ligne, des ateliers appropriés devraient être davantage disponibles sur ce point.
Pour un chercheur davantage aguerri, quelques axes de formation peuvent être évoqués :
- l’éthique et la généalogie
; de par son objet même, la généalogie est profondément éthique et un chercheur
est constamment confronté à cette dimension. Ces dernières années, l’arrivée
des tests d’ADN a mis cette problématique à l’avant plan avec une acuité
particulière. Jusqu’ici, la réponse à ce besoin par le milieu tient presqu’exclusivement
au contenu du Code d’éthique dugénéalogiste de la FQSG.
On conviendra que le contenu de ce code constitue une réponse partielle et incomplète
pour traiter adéquatement de cette problématique ;
- la preuve en généalogie
; au Québec, rien de comparable n’est disponible à ce qui existe aux États-Unis
dans divers ouvrages imprimés ou en ligne et relatifs à la Genealogical Proof Standard (GPS). Il y a lieu de systématiser le
traitement de cet aspect en y incluant les résultats des tests d’ADN ;
- l’identification de certaines
personnes dans les registres ; cette problématique
fondamentale handicape grandement la recherche ; des ateliers pourraient être
conçus pour se pencher sur ces situations ;
- les femmes dans les registres
; ces dernières sont présentes dans tous les actes de l’état civil à divers
titres mais cet aspect est rarement abordé comme tel dans la recherche. Il est
grandement temps de s’y intéresser et d’en traiter de façon à déborder la seule
problématique des «Filles du Roy» ;
- les diverses facettes des registres
de l’état civil ; les registres de l’état civil constituent
et de loin la source première d’information pour la recherche. Par ailleurs, force
est de constater que les nouveaux chercheurs connaissent mal les diverses
facettes de cette source dont les copies religieuse et civile, les registres
catholiques et autres que catholiques, les effets de l’arrivée du Directeur de l’état civil (DEC),… À cela
pourraient s’ajouter des ateliers spécifiques axés sur l’exploitation
thématique du contenu des registres de l’état civil : les annotations
marginales, le prisme du judiciaire, le prisme de la religion… ; sur ce dernier
point, la richesse du contenu de cette source ne cesse de surprendre ;
- la recherche en généalogie ailleurs
qu’au Québec ; une recherche effectuée au Québec force
rapidement le chercheur à déborder les frontières : France, États-Unis,
Angleterre, Irlande… Le constat se fait rapidement alors que les sources sont
différentes ou n’existent guère, les approches pour les localiser et les
exploiter également…. La réalité de ces pays diffère largement de celle du
Québec et y mener des recherches exige beaucoup de temps et de connaissances,
et des approches appropriées ; en d’autres mots, tout le contraire de la
situation qui prévaut au Québec.
[Summary :
Some personnal comments about the needs of formation in genealogy’s societies in Québec.]
N.b.
Le
rédacteur de ce billet a conçu et animé divers ateliers de formation dans
plusieurs sociétés de généalogie dont la SGCE.
[1] Incluant une désolante «dérive»
en histoire pour plusieurs ateliers.
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