dimanche 19 août 2007

Le conteur et l’historien de famille : un même univers

Le Québec compte de nombreux conteurs et ce tout au long de son histoire. La lecture de l’ouvrage suivant en est un exemple frappant :
Fred Pellerin
Il faut prendre le taureau par les contes!
Montréal, Planète rebelle, 2003, 133 p.
Dans le cas de Fred Pellerin, l’entendre ou le lire constitue un enrichissement tout aussi valable. Dans cet ouvrage, la majeure partie des contes traitent avec beaucoup de doigté et de tendresse de Babine, le fou du village qui est en réalité Roger Lafrenière dit Coboy selon sa notice nécrologique. D’ailleurs, cette notice nécrologique de ce dernier est reproduite dans l’une des annexes (p. 126).

La lecture des contes et, dans ce cas particulier, de la notice nécrologique illustre bien qu’un conteur et un historien de famille s’intéressent à des réalités communes dont les histoires qui ont souvent été partagées par les membres d’une même famille. Le partage de cet univers commun est et pour l’un et pour l’autre une source d’inspiration qui marquera leurs productions. Par ailleurs, dans l’un et l’autre cas, chacun peut s’interroger avec raison sur la portion d’une histoire donnée qui est véritablement fondée sur la réalité.

Bien sûr, l’historien de famille méticuleux fera état de ses sources et illustrera son propos par la reproduction de documents et de témoignages pertinents. Par ailleurs, chacun aime se faire conter des histoires en particulier par une personne «qui a le tour» de l’enjoliver; sur un ce plan, il s’agit là d’un ingrédient indispensable à une histoire de famille réussie.

De son côté, Fred Pellerin fait part avec brio du point de vue du conteur dans l’extrait suivant :
«Tout ce qui se trouve dans ces pages est environ vrai et très vérifiable. C’est vrai, et on est même pas obligé d’y croire. Parce que l’important, ce n’est pas d’y croire. L’important, c’est que c’est vrai» (p.125)!

En ce sens, les conteurs du Québec ont possiblement incité plusieurs personnes à rédiger des histoires de famille; entendre ou lire ces derniers constitue une invitation à rédiger pour le plaisir des autres.

[Summary :

Quebec’s storytellers were famous throughout history; they may have inspired some persons to begin to wrote their family’s history.]

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