Affichage des articles dont le libellé est guide. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est guide. Afficher tous les articles

lundi 8 juin 2009

Un guide décevant, incomplet et peu pratique

Le volume suivant vient de paraître :


Marcel Fournier.
Retracez vos ancêtres. Guide pratique de généalogie.
Montréal, Les Éditons de l’Homme, mai 2009, 322 p.

Dans la préface (p.9), le président de la Fédération québécoise des sociétés de généalogie du Québec (FQSG), Denis Racine, affirme que ce guide «…explore tous les coins et recoins de cette science merveilleuse qu’est la généalogie.». Pour sa part, l’auteur dans l’Introduction (p. 14) mentionne que «La prolifération des nouvelles ressources en généalogie nécessitait la publication d’un nouveau guide plus précis, plus complet et orienté davantage vers les ressources disponibles dans Internet.». Enfin, il est annoncé en quatrième de couverture que «Le lecteur trouvera dans ce guide une approche pragmatique permettant de réaliser la généalogie de sa famille.».

Voyons ce qui en est.

La lecture de ce volume génère un malaise alimenté par divers aspects; nos commentaires sont regroupés en fonction des éléments du titre de ce message

un guide décevant

- la définition de la généalogie donnée dans le volume (p. 17) et la nécessaire distinction avec l’histoire de famille n’est pas établie correctement (p. 29). De même, ces concepts ne sont pas campés dans un juste contexte au regard de l’histoire locale, le troisième volet de la quête identitaire au Québec
- un des choix fait par l’auteur est de traiter en parallèle dans le guide la situation en France et celle du Québec [nous oublions ici les autres comparaisons avec l’Acadie et surtout les États-Unis qui est particulièrement faible]. Comme la recherche dans ces deux pays se fait dans des univers fondamentalement différents, un tel choix nous paraît mal avisé; en conséquence, le texte souffre d’un déséquilibre dans certains chapitres
- le traitement tout à fait quelconque réservé aux registres de l’état civil du Québec et qui ne fait pas suffisamment ressortir la diversité et la richesse de leur contenu est à déplorer vivement; de même, des précisions auraient pu être fournies entre autres choses sur leur accessibilité et leur indexation à géométrie variable
- un aspect étonnant réside dans le traitement égal réservé à des éléments qui ne le sont visiblement pas. À titre d’exemple, dans le chapitre 19 portant sur Les bases de données dans Internet, les bases sont classées par leur appellation et décrites dans un texte de longueur sensiblement égale; le lecteur est ainsi incité à croire que leur pertinence, leur fiabilité et leur portée s’équivalent, ce qui est loin d’être le cas. En cette matière, le lecteur en est réduit à se faire lui-même une idée
- des chapitres auraient pu être supprimés ou mieux faire simplement l’objet de quelques paragraphes; c’est le cas avec les chapitres sur Les nobles et la noblesse (23), L’héraldique (24) et Le tourisme généalogique (28)
- l’essentiel du contenu étant axé sur la recherche d’ancêtres en France, la diversité des origines des ancêtres du Québec s’en trouve en conséquence masquée; pourtant, cette diversité date de la Nouvelle-France et n’a fait que s’accentuer par la suite
- le niveau de langage est approprié pour un ouvrage s’adressant à un grand public
- au plan graphique, la mise en page est mal servie par un choix de couleurs ternes


un guide incomplet


- curieusement, des sources importantes ne sont pas citées dont certaines gratuites et sur Internet [exemple : le Cimetière Notre-Dame-des-Neiges]; pour d’autres, seule la version sur cédérom est mentionnée alors que la version en ligne est plus complète et davantage à jour [exemple : le Repos Saint-François d’Assise]
- des aspects et des problématiques sont ignorés : les unions de fait, les indiens, le difficile passage entre le système cadastral et le système seigneurial pour la localisation des terres, les modifications de prénom…
- d’autres aspects ou problématiques ne sont qu’effleurés ou mal traités : l’enquête généalogique, l’éthique [qui déborde de beaucoup le contenu du code de déontologie de la FQSG], les noms de famille, Internet et la généalogie, la génétique des populations…
- aux principales interrogations des néophytes en généalogie : quelle est la meilleure source? le meilleur logiciel? le meilleur site?..., ce guide apporte peu ou pas d’éléments de réponse utiles
- une façon de faire étonnante : ne pas indiquer la maison d’édition et le nombre de pages de plusieurs des ouvrages imprimés cités

un guide peu pratique


- comme le sous titre annonce un guide «pratique», le lecteur est surpris de ne pas y trouver davantage de liens, de trucs et de conseils de recherche, de façons de faire, de pistes à suivre, d’exemples concrets… surtout que les références fournies sont très et trop peu nombreuses. À cet effet, d’autres références à des articles ou des sites traitant de plusieurs aspects particuliers auraient été de mise et appréciées
- nulle part il n’est fait mention que certaines sources doivent être exploitées en tandem et que, pour d’autres, des façons différentes de les exploiter peuvent être mises à profit
- plusieurs paragraphes auraient été mieux servis s’ils avaient été présentés sous la forme de listes pointées ou de tableaux [à l’exemple de l’excellent tableau de Guy
Desjardins et d’Hélène Lamarche en page 92 auquel le texte ne fait incidemment pas référence]
- ici et là, des aspects sont traités de façon beaucoup trop «livresque» ou avec une approche élitiste [les nobles et la noblesse], dans ce dernier cas, il s’agit d’une
avenue peu adaptée à la réalité du Québec.

En guise de conclusion, force est de constater que tous les recoins n’ont pas été explorés et qu’on a parfois tourné rond certains coins. Dommage d’avoir raté une telle occasion.

mercredi 12 décembre 2007

Les archives judiciaires

Pour une histoire de famille, les archives judiciaires constituent une source intéressante et souvent inédite d’information qui comporte une dimension humaine. L’information est alors rapportée, détaillée, consignée. Il y a là des éléments clés permettant de situer une personne au regard de son cadre de vie, de recréer un contexte et les gestes posés à une époque donnée.

Le Québec possède des archives judiciaires particulièrement riches et, dans un objectif de transparence de la justice, aucune restriction n’est appliquée pour leur consultation.

Parmi les caractéristiques de cette source, il faut noter que les tribunaux siègent dans les villes et que la justice accueille plus de citadins que de campagnards, ce depuis le début de la Colonie. De même, les femmes qui ne jouissent pas durant longtemps d’une personnalité juridique et les enfants sont moins présents. Certains groupes sociaux, dont les marchands et les professionnels, sont plus actifs devant les cours alors que les gens moins fortunés s’y retrouvent plus fréquemment comme défendeurs.

Plusieurs des archives judiciaires du Québec contiennent des documents écrits en langue anglaise; la présence de personnes non-francophones y est très élevée. Leur exploitation demande une bonne compréhension des termes juridiques utilisés et de certaines modalités de la législation ou des procédures.

Pour une meilleure compréhension de l’organisation des cours, de leur historique et des instruments de recherche disponibles, il est très fortement recommandé de consulter l’excellent ouvrage suivant accessible sur le Portail de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ) :

Evelyn Kolish
Guide des archives judiciaires
Montréal, Archives nationales du Québec, décembre 2000, 102 pages.

Enfin, une saine prudence est de mise dans l’exploitation de cette source, particulièrement pour les causes qui concernent des personnes encore vivantes.

[Summary :

A guide on judicial archives in Québec.]