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vendredi 2 avril 2010

Toujours innocente et incapable des sacrements

Les registres de la paroisse Saint-Laurent de l'Île d'Orléans pour le 3 août 1687 font état de l'acte de sépulture suivant :

«S. marie Dufresne

L'an mil six cent quatre-vingt-sept, le troisième jour du mois d'aoust, a esté inhumée dans le cimetière de cette paroisse marie Dufresne, aagée de douze ans, decédée le jour précédent, fille de Pierre Dufresne et d'Anne Patin?, sa femme. La dite fille a toujours été innocente et incapable des sacremens, et ont assisté à son inhumation Adrien et Anthoine Pouilliot qui ont déclaré ne scavoir escrire ny signer, de ce interpellez suivant l'ordonnance.
Francheville, ptre
».


Doit-on se surprendre de lire un tel jugement porté sur cet enfant? Compte tenu de l'importance accordée aux sacrements dans l'église catholique, un curé est justifié de s'assurer de les administrer aux personnes concernées et selon des modalités prévues par le Rituel; dans ce contexte, la capacité d'une personne de donner son accord à la réception d'un sacrement constitue un élément clé. Certains diront qu'il y a la manière de le dire...

La lecture du texte de cet acte nous rappelle «Ti-Coune», un personnage particulièrement sympathique et attachant dans la série télévisée Le temps d'une paix mise en ondes dans les années 1980.


[Summary :
The church record for the burying of a young girl in Saint-Laurent (Île d'Orléans), Québec.]

mardi 9 mars 2010

Un jeune homme de cinq pieds et quelque chose de haut

Les registres de la paroisse Saint-Laurent de l'Île d'Orléans pour le 26 juin 1740 font état de l'acte de sépulture suivant :

« + noyé.

Le vingt six du mois de juin de l'année mil sept cens quarante a été inhumé dans le cimetiere de cette paroisse un jeune homme reconnu chretien de lage d’environ vingt deux ans, de cinq pieds et quelque chose de haut, de poil noir, lequel a été reconnu être un des matelots du St. François, qui s’est noyé il y a environ quinze jours. La dte inhumation faite en presence de pierre chabot Julien Gendreau? lesquels ont déclaré ne scavoir signer de ce requis
P Martel ptre
».


Dans les registres de l'état civil, l'information sur les personnes noyées n'est pas constante à l'exception peut-être de la présence de marques de catholicité. On peut y retrouver des informations sur le sexe, la taille, la couleur des cheveux et l'âge estimé comme dans le cas présent. D'autres détails sur l'habillement, la profession ou encore relatifs aux circonstances du décès peuvent s'y ajouter. Au net, la personne inconnue noyée reste toujours plus ou moins floue.


[Summary :
The church record for the burying of a drowned sailor in Saint-Laurent (Île d'Orléans), Québec.]

mardi 2 mars 2010

Tatoué sur son sein à la manière des sauvages

Les registres de la paroisse Saint-Laurent de l'Île d'Orléans pour le 19 juillet 1730 font état de l'acte de sépulture suivant :

« + Noyé

Le dix neufiesme jour de juillet de lan mil sept cent trente par nous soussigné a été inhumé dans le cimetière de cette paroisse de St Laurent un homme trouvé sur la greve devant l'habitation de jean Le Roy de la grandeur de cinq pieds et demy environ, avec une chemise de toille du pays, une culotte de draguet barré, et des mitasses bleues et des cheveux chatains auquel nous n'avons trouvé aucune playe ny marque de coup, avons cependant reconnu une espece de croix sur son seing a la maniere des sauvages ce qui fait que nous lui avons donné la sepulture ecclesiastique en presence de jean Gaultier dit La Rose soussigné joseph Labreq? pierre ? fortier, paul Baillargeon louis Colombe habitants de cette paroisse lesquels ont jugé qu'il etoit noyé depuis huit a neuf jours fait par nous pretre faisant les fonctions curialles en la paroisse de St Laurent les jour et an que dessus et qui ont déclaré ne scavoir signer
jean gautier Chardon pre
».


Cette pratique des «sauvages» de se tatouer une croix sur le corps date-t-elle de la rencontre de ces derniers avec les premiers colons ou d'avant ?

Le libellé de cet acte n'est pas très religieux et se rapproche davantage de celui d'un acte judiciaire, un bel exemple qui, sur ce plan, illustre la dualité des registres de l'état civil au Québec.

Noter que la signature du seul témoin signataire ne fait pas référence à son surnom.


[Summary :

The church record for the burying of a drowned man in Saint-Laurent (Île d'Orléans), Québec.]