samedi 9 octobre 2010

Un copiste vraiment courroucé à Saint-Joseph de Maskinongé (1)

Première partie du billet.

Les registres recopiés ne sont pas très fréquents et pour cause. Leur existence s'explique par des circonstances particulières : un registre abimé ou difficilement lisible. Le copiste qui accomplit ce travail procède dans des conditions souvent difficiles. Une lecture et un examen attentifs du registre original s'imposent; à cette occasion, il se rend compte de l'absence de l'information ou même d'erreurs.

Les registres de la paroisse Saint-Joseph de Maskinongé ont été en partie recopiés. Pour les fins de ces billets, nous nous attarderons à la période entre le 1er mai 1759 et la fin de l'année 1767.

Cette période est particulière en ce sens que le copiste, le chanoine curé Jean-François Béland, a rédigé plusieurs notes relatives à son travail. Il est à noter que seules celles relatives à la tenue des registres par le missionnaire Pétrimoulx sont reproduites ici. Le premier acte incomplet et non daté rédigé par ce dernier est un acte de sépulture placé entre un baptême du 6 février 1759 et un mariage du 1er mai 1759.

À la fin du registre en 1761, on peut lire :
«Note du copiste
L’acte ci-dessus commencé n’a pas été terminé. À la marge le nom de famille seul a été écrit… et au-dessus de cet acte inachevé il y a dans le registre original une demi-page qui a été laissée en blanc. Il est très probable que d’autres actes devant occuper cet espace laissé en blanc ont été oubliés par ces pauvres
[souligné] Pretrimoulx curé et vicaire. En général leurs actes sont mal dressés, mal écrits, sans aucun orthographe et incomplets, leurs registres même sont incomplets, il y a des lacunes à divers endroits du registre – que l’on voit de nos yeux et beaucoup d’autres que l’on ne voit pas, comme je l’ai constaté en copiant leurs tristes [souligné] registres. Il est bien regrettable que les paroisses de Maskinongé et de La Rivière du Loup aient eu à leur tête et pendant si longtemps ces missionnaires pétrimoulx. À Maskinongé, ce 12 mars 1910 J. F. Béland ptre chanoine curé».

Après un baptême du 13 février 1763 :
C’est encore un oubli de ces tristes Petrimoulx ! Les missionnaires les moins doués, croyons-nous, de toute la colonie; et d’après les registres qu’ils ont tenu, les plus ignorants !
Maskinongé, 13 mars 1910. J.F. Béland ptre curé
.»].

Après un mariage du 30 juillet 1763 :
«Note du copiste [souligné]
Le Petrimoulx qui a fait l’acte ci-dessus. a eu le soin de ne pas le signer. Chose étonnante et infiniment regrettable ! Cet acte de sépulture «de l’enfant de Déry» est le premier que l’on rencontre depuis le 2 mai 1761. Pourtant dans un espace de près de trois ans, il a dû mourir du monde à Maskinongé comme ailleurs. Cependant les Pétrimoulx n’ont enregistré aucune sépulture. Comment expliquer une aussi sotte, une aussi coupable négligence ?
Je suis porté à croire que les Pétrimoulx, résidant à la Rivière du Loup, ne se donnaient pas la peine de venir présider les sépultures de Maskinongé, et laissaient ces pauvres gens enterrer leurs morts, et puis… les actes, on s’en occupait comme de l’an quarante !
Pauvre paroisse de Maskinongé ! Triste destinée pour elle que d’avoir été confiée aux soins de ces minus habens de Pétrimoulx !
J.F. Béland ptre curé Maskinongé, 14 mars 1910
».

Après un baptême du 19 novembre 1763 :
N.B. Contrairement à ce qui est dit dans l’acte ci-dessus le parrain et la marraine n’ont pas signé. Il n’y a dans l’acte original que la très pauvre signature d’un pétrimoulx. Que l’on veuille bien admirer [souligné] aussi l’acte suivant qui est propre à donner une haute [souligné] idée de ce qu’étaient ces pétrimoulx !! J.F. Béland ptre curé (1910)»].

Après un baptême du 16 juillet 1765 :
Note du copiste :
Il n’y a que des imbéciles comme les pétrimoulx pour faire des actes comme le dernier ci-dessus et ceux aussi qui le précèdent.
Maskinongé 15 mars 1910 J.F. Béland ptre curé
»].

À suivre...

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