lundi 16 mars 2009

Une réhabilitation de mariage particulière

Les registres de la paroisse St-Liguori de Hawkesbury en Ontario pour le 23 juin 1887 font état de l’acte de mariage suivant :


«M. 12 Justinien Bédard et Mathilde Dicaire

Le sept décembre mil huit cent quatre vingt six, vu la dispense de la publication de trois bans et et la dispense du temps prohibé accordée par Monseigneur Joseph Du-Hamel Archevêque d’Ottawa, le trente novembre précédent, vu la dispense de second degré canonique de consanguinité en ligne collatérale accordée par le même susdit Seigneur Archevêque d’Ottawa en vertu d’un Indult spécial de Rome daté le vingt cinq juillet de la même courante année entre Justinien Bédard, fils mineur de Louis Bédard et de Marie Payment Larivière de cette paroisse d’une part, et Mathilde Dicaire, fille mineure de feu Aldégon Dicaire et de Rose Bédard, de la paroisse de Rigaud, Province de Québec, d’autre part ; vu la réparation faite publiquement au commencement de la grand’messe du dimanche tombant le cinq décembre courant, par le curé, au nom des coupables du scandale donné par eux, pour s’être incestueusement, frauduleusement sans le consentement de la mère de la fille, mariés le trente juin précédent en présence du ministre protestant de Breadalbane; vu la réparation exigée par Monseigneur l’Évêque & strictement observée par les époux coupables, depuis le vingt deux novembre précédent au sept décembre courant; nous soussigné, curé de cette paroisse avec l’autorisation à nous donnée le trente novembre 1886 par Sa Seigneurie l’Archevêque d’Ottawa en vertu de l’Indult papal du vingt cinq juillet précédent, presivo absolutione ratorium a censoris et ab incestius ? post missaprices et ante rescripti dispensationis executionem forsan miserabiliter iteratis, nous avons déclaré légitime prolem rescipiendam, et avec la permission des parents dites parties mineures, nous avons reçu leur mutuel consentement de mariage en présence de Marie Paiement Larivière, mère de l’Époux, qui n’a su signer et de Télesphore BelleIsle, bedeau, soussigné avec nous. La bénédiction nuptiale a été remise après l’expiration du temps prohibé.
Télesphore BelleIsle H.E. Couture ptre
».

Malgré les indications dans la marge, il s’agit d’une réhabilitation d’un mariage célébré précédemment devant un ministre protestant. L’intérêt du texte de cet acte réside dans les précisions sur les modalités requises par l’église catholique pour cette réhabilitation.

À l’évidence, il s’agit de condamner le geste posé et ce publiquement devant les fidèles et réparation est exigée des coupables. Pour ces deux jeunes d’âge mineur, leur amour a été sérieusement mis à l’épreuve dans cette communauté; comme le mariage n’avait eu lieu que quelques mois précédents, on peut s’imaginer les pressions de leur entourage pour le faire réhabiliter.

Noter la façon dont le curé officiant a écrit le patronyme de son évêque dans l'acte.


[Summary :

The church record for the rehabilitation of a marriage in Hawkesbury, Ontario.]

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