samedi 26 février 2011

À l'endroit appelé "Le Petit Mai"

Les registres de la paroisse Saint-Patrice de Rivière Pentecôte pour le 19 octobre 1900 font état de l'acte de mariage suivant :

«M. 7 Pierre Miville & Caroline Boucher

Le dix neuf octobre mil neuf cent, après la publication d'un ban de mariage et la dispense des deux autres bans, accordée par nous le dix-huit du courant en vertu de nos pouvoirs de missionnaire, entre Pierre Miville, journalier, domicilié à Saint-Patrice de la Pentecôte, veuf majeur de défunte Elisabeth Leblanc, d'une part, et de Caroline Boucher, domiciliée à Sainte Anne des Islets Caribou, à l'endroit appelé "Le Petit Mai", fille majeure de Magloire Boucher, pêcheur, et de Flavie Côté, aussi du Petit Mai, d'autre part, ne s'étant découvert aucun empêchement, nous, prêtre missionnaire soussigné, avons reçu leur mutuel consentement de mariage et leur avons donné la bénédiction nuptiale en présence d'Ambroise Bilodeau, ami des époux et de Joseph Boucher, frère de l'épouse; lesquels, non plus que les époux n'ont pu signer, faute de registre.
P. Lemay ptre miss
».

La mention d'un toponyme local dans un acte de l'état civil présente toujours un intérêt certain. Des questions se posent alors : sa localisation précise, sa signification, son utilisation encore de nos jours... Dans le cas présent, une recherche dans la Banque de noms de lieu du Québec sur le site de la Commission de toponymie du Québec apporte des éléments de réponse à ces interrogations. Plus souvent qu'autrement, la situation est toute autre : il s'agit d'une expression locale qui n'est plus usitée et que l'on ne parvient pas à localiser.

Sur un autre plan, noter les pouvoirs de ce prêtre missionnaire pour accorder certaines dispenses; de ce point de vue, un missionnaire détient un pouvoir plus grand qu'un curé en poste dans une paroisse située à proximité de l'évêché.

Enfin, noter également l'absence de registre qui n'a pu permettre aux personnes concernées de signer, le cas échéant. Sur ce point, il sera nécessaire de faire appel à d'autres sources pour établir la capacité de signer de chacune d'elles.


[Summary
The church record for a marriage in Rivière Pentecôte, Québec.]

1 commentaire:

Éric Boucher a dit…

La localisation précise existe: L'endroit désigné comme "Petit Mai" est aujourd'hui un quartier du village de Baie-Trinité, sur la Côte-Nord. La rue de ce quartier porte le nom de "rue du Petit Mai".

En 1900, le village de Baie-Trinité n'existait pas comme tel, puisqu'il a été fondé (et surtout peuplé par les ouvriers arrivant d'ailleurs) lorsque la St-Lawrence Company a installé une usine de sciage en 1925 aux abords de la rivière Grande Trinité. Donc, en 1900, le lieu dit du "Petit Mai" était considéré à comme voisin et faisant partie du village des Ilets Caribou, qui se situe environ 5 km à l'est.

La signification de "Petit Mai" peut être retrouvée en étudiant l'histoire de la marine et les termes qui s'y rattachent: le mai est un ancien terme qui désigne un mât de pavillon, érigé dans les ports, près des phares, ou sur une pointe. Ces mâts de pavillon étaient utilisés pour hisser des pavillons destinés à envoyer des signaux aux navires de passage. On pouvait ainsi indiquer qu'on désirait que le navire s'arrête pour faire embarquer un passager ou toute autre communication utile.

Si vous avez des questions concernant ces informations, vous pouvez me contacter. Je suis Éric Boucher, arrière-arrière petit-fils de Magloire Boucher, propriétaire de la maison qu'il a érigée en 1870 au Petit Mai.

eric.boucher@gmail.com