jeudi 15 avril 2010

Une manière de faire singulière

Les registres de l'Hôtel-Dieu de Québec pour le 3 février 1732 font état de l'acte de sépulture suivant :

«février 3

Mr. Jacques le Lievre Prêtre curé de la pointe a la caille, natif est entré en cet hôtel Dieu le deuxieme de fevrier mille sept cent trente deux, et il y est decedé le cinquieme idem agé de an, il avoit heureusement été à confesse l’avant-veille de sa mort, car ne le croyant pas si mal, on fut surpris de la prompte augmentation de sa maladie, qui ne laissa que le temps de luy donner a la hâte et a plusieurs reprises le sacrement de l’extrême onction, il fut inhumé le lendemain le sixieme jour du dit mous mois a la Cathedrale


Donner l'extrême onction [maintenant l'onction des malades] à plusieurs reprises à un malade est plus que particulier. En effet, l'extrême onction était considéré par l'église catholique comme un sacrement unique, comme le mariage, et qui ne pouvait être répété que dans le cas où la personne, guérie, se trouvait de nouveau en danger de mort du fait d'une autre maladie, ce qui est manifestement pas le cas ici.

Noter que, de nos jours, l'onction des malades n'est plus le sacrement des malades en danger de mort mais une prière pour le rétablissement des malades graves, avec l'aide du prêtre et des proches du malade.

Nous ne sommes pas le seul à s'être étonné de cette formulation. Sur le registre, cette expression est souligné et un point d'interrogation y réfère dans la marge de droite.


[Summary :
The church record for the burying of a priest in Québec, Québec.]

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